L’expérience d’un team professionnel de sport automobile au service d’un pilote espoir français

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Sébastien Loeb Racing

Rencontre avec Jérémy Sahry, champion élite du e-Trophée Andros saison 2019-2020 avec Sébastien Loeb Racing

Sacré champion de la catégorie Elite sur le e-Trophée Andros saison 2019-2020 avec le team Sébastien Loeb Racing, Jérémy Sahry, jeune pilote âgé de 20 ans, nous raconte cette compétition « givrée » 100% électrique et son histoire personnelle avec le Sport automobile.

Jérémy, tu viens d’offrir au Sébastien Loeb Racing l’un de ses deux titres pour sa première participation au e-Trophée Andros, une immense fierté sans doute ?
Oui c’est assez incroyable de vivre tout ça ! le pilotage sur glace est une discipline à part entière et je suis arrivée sur ce championnat en ayant tout à apprendre. Le team a fait un travail formidable et nous a permis de rouler sur les 6 manches avec des voitures performantes ! J’ai beaucoup appris sur cette compétition et la victoire vient couronner le travail de tout le monde. Pour les équipes techniques, ce n’est pas toujours évident de travailler dans des conditions climatiques parfois difficiles et pourtant j’ai pris chaque départ en sachant que j’avais entre mes mains un bijou de technologie dont les performances étaient optimisées par mon écurie. Gagner ce titre dès ma première participation, c’est évidemment une réelle satisfaction personnelle mais c’est aussi un juste retour des choses pour SLR qui m’a fait confiance !

Première compétition sur la glace et victoire de la catégorie élite après 6 manches, quel est ton secret ?
Oui j’étais vraiment novice en la matière ! Je n’avais jamais roulé dans une 4 roues directrices, jamais sur glace ni sur terre mais je savais que le fait d’intégrer un team professionnel comme SLR allait me faire progresser rapidement et cela a été très vite le cas. Dès le premier week-end de course je suis montée sur la seconde marche du podium, je crois que tout le monde a été rassurée d’emblée.
J’avais confiance en SLR qui s’est entouré des meilleurs experts de la discipline Andros pour que tout le monde performe très rapidement.
De mon côté j’ai travaillé sérieusement pour préparer chaque manche avec une concentration et une motivation sans faille. En compétition, plus les résultats sont au rendez-vous et plus l’adrénaline te porte alors j’ai essayé d’optimiser au mieux cette sensation.

Victoire trophée Andros
Sébastien Loeb Racing

Tu as secondé des pilotes reconnus en Rallye, dont le boss du team Sébastien Loeb, c’était une pression supplémentaire ?
Je me suis senti très bien intégré au sein de l’équipe dès le premier meeting. Il y a réellement une bonne ambiance et un esprit de cohésion entre les pilotes. Nous nous sommes tous entraidés sur chacune des manches pour aller chercher le meilleur résultat possible et tirer tout le monde vers le haut.
A Val Thorens et à Super Besse, Sébastien Loeb est venu me demander après chaque série ce que je pensais de la piste, des réglages de la voiture. Il a été dans l’échange et la transmission, de même que Quentin sur les autres manches. C’était plutôt une forme de fierté et de défi excitant qu’une pression pour moi.

Réussir à piloter sur la glace, c’est une expérience que tu vas mettre à profit pour la suite de ta carrière ?
En tant que jeune pilote, travailler avec un team comme le Sébastien Loeb Racing nous professionnalise énormément. On apprend beaucoup dans l’approche d’un meeting, de la préparation au debriefing, l’échange avec les ingénieurs et les mécaniciens.
Le ressenti pilote sur la glace va m’apporter c’est certain, notamment lors de conditions difficiles en circuit par exemple mais surtout dans la réactivité de mon pilotage. Sur la glace tu n’as pas le choix il faut réagir très vite sinon c’est la faute !
C’était aussi la première année 100% électrique pour cette course mythique et je suis très heureux d’y avoir participé car je voulais vraiment prendre le train en route. Pour cette discipline où nous roulons dans des cadres magnifiques en montagne je trouve que la technologie de l’électrique se marie à merveille. La voiture a énormément de couple et montre une réactivité à toute épreuve, j’ai donc évidemment fait progresser mon pilotage cet hiver je pense…

Jérémy Sahry

Avais-tu réalisé une préparation spéciale pour affronter la glace et le froid ?
Je travaille beaucoup sur les vidéos et les caméras embarquées. Nous avions seulement 2 tours d’essai sur les circuits et j’ai fait le choix de bien préparer en amont mes reconnaissances avec des vidéos pour être plus serein à mon arrivée sur les manches. Je les ai regardés en boucle pour avoir des repères et trouver les angles de la voiture les plus appropriés. Mais sur Andros les conditions et l’état de la glace évoluent très très vite d’une manche à une autre et tu ne peux pas anticiper ce phénomène même en te préparant. Il y a donc une part d’instantanéité…
J’ai aussi beaucoup travaillé avec de la sophrologie pour visionner les enchaînements de virages pour visualiser le tracé un peu comme un skieur le ferait. Ce travail m’a aidé surtout pour la mise en action, la confiance en moi et ma réactivité dans la voiture.
En parallèle, j’ai aussi été suivi par un préparateur physique pour travailler le cardio car la respiration est quasiment coupée pendant les 3 tours d’une manche et cela m’a aidé à rester lucide en toutes circonstances. Quand il s’agit de doubler, sur la glace tu as une seule occasion et pas deux, j’ai donc aussi travaillé la proprioception, les réflexes pour améliorer justement ma réactivité.

20 ans et déjà un beau palmarès, d’où te vient cette passion du volant ?
C’est de famille, de génération en génération, mon père était déjà pilote professionnel et il s’est arrêté pour s’occuper de moi.
A 4 ans je pilotais mon premier quad, puis j’ai préféré m’orienter vers le karting loisir à l’âge de 5 ans car j’étais encore trop jeune pour la compétition. C’est à 7 ans que j’ai réalisé mes premiers tours de roues en compétition de karting, j’ai été sacré deux fois champion de France avant de partir vers les compétitions internationales. Cela fait maintenant près de 15 ans que j’évolue sur les circuits de sport auto.

Quel est le rôle de l’entourage pour un pilote de sport automobile ?
Être entouré c’est important, comme dans n’importe quel sport lorsque tu es en compétition. Savoir que l’on croit en nous est un moteur, mais il faut aussi savoir se mettre en retrait parfois pour laisser les professionnels nous coacher. Avec SLR la structure qui est en place est irréprochable et cela me permet de profiter de mon entourage pour déconnecter et profiter de l’instant présent en compétition, c’est un parfait équilibre pour un pilote !

Merci Jeremy pour cet entretien, Starterre continuera à te suivre et nous espérons te retrouver très vite sur les plus hautes marches d’un prochain podium…

© Photos Fraymedia

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