24 heures du Mans : journée test, suite LMP2

Si l’on voit bien les contours de cette lutte à mort que vont se livrer Porsche, Audi et Toyota pour une victoire mythique au Mans, cette perspective enthousiasmante pour les spectateurs ne doit pas faire oublier qu’en catégorie LMP2 le niveau sera des plus relevés, tant par les protos extrêmement aboutis que par la vélocité de très nombreux pilotes aux dents longues. Les teams d’origines très internationales, accueillent des pilotes russes, américains, chinois, mexicains, brésiliens, anglais, japonais, suédois, danois, belges, portugais, néerlandais, polonais, canadiens, allemands, suisses et français. Par contre les autos ont été construites majoritairement en France avec deux grandes origines : Oreca et Ligier.

Au cours de ce dimanche où l’on testait à tous les étages : pilotes, mécaniciens, mécanique, organisation des stands, ravitaillements et changements de pilotes, il faut bien dire qu’aucun team n’avait arrêté les mêmes priorités. Selon que l’on était déjà bien rassuré quant au fonctionnement de l’auto par des courses précédentes ou non, ou si l’on devait faire valider la participation de pilotes pour les 24 heures, ou encore, si l’on mettait en place pour la première fois une équipe pour une course de 24 heures, le plan de travail différait sensiblement.

Chez RGR Sport by Morand, alors que l’on arrive au Mans en tête du championnat WEC, avec des pilotes rompus aux courses d’endurance (Ricardo Gonzales, Bruno Senna et Fillipe Albuquerque) la consigne donnée par Benoît Morand manager était de rouler sans chercher la vitesse absolue mais en cherchant à pointer tout petite amélioration possible pour une exploitation au long cours de la Ligier N°43.

Chez Alpine Signatech et Baxi DC, il est évident qu’avec une victoire souhaitée pour accompagner le lancement de la voiture de route, tous les détails pratiques d’exploitation sont passés au peigne fin mais la recherche d’un temps significatif fait également partie des objectifs. Pour cela la N° 36 de Menezes, Lapierre et Richelmi se montrera aux avant-postes dès le matin et se fera, chiper le meilleur temps lors du roulage de l’après-midi par l’Oreca N° 33 du team Eurasia. Dans cette structure nouvelle Tristan Gommendy en plus de sa pointe de vitesse, met sa grande expérience de l’endurance au service de cette jeune structure engagée en European Le Mans Series.

On notera que ce sont les châssis Oreca 05 (Alpine en fait partie), qui ont dominé les Ligier en performance pure, mais pour une course de 24 heures cette agilité relative ne devrait pas avoir une importance déterminante.

Avant de revenir ultérieurement sur la somptueuse empoignade qui se profile dans les catégories GT, signalons la belle reconversion de Fabien Barthez en tant que pilote sur la Ligier N° 23. L’exploit humain et technique réalisé par Frédéric Sausset amputé des quatre membres mérite d’être souligné. Il a réussi à se qualifier sur un proto Morgan adapté par Onroak Automotive en catégorie expérimentale au titre des technologies nouvelles.

Rédacteur : Alain Monnot | Crédit photos : Gilles Vitry