L’automobile ne cesse d’évoluer en ayant recours à des technologies nouvelles pour offrir toujours plus de sécurité et de confort.

Lorsque Volvo déclare qu’en 2020 plus aucune voiture de la marque ne devra être à l’origine d’un accident, on passe un stade supplémentaire, puisqu’il s’agit tout simplement de prendre le pari que la voiture autonome sera bientôt une réalité.

La révolution est en marche.

Il ne faut pas croire que Volvo soit l’unique marque tournée vers cette révolution, puisque de nombreux constructeurs rendent déjà leurs véhicules plus ou moins intelligents. Si Google et Tesla sont déjà bien avancés dans le domaine, Ford, Peugeot, Renault, Mercedes, Nissan, Volkswagen, Toyota… travaillent également sur la question, en avançant progressivement, mais sûrement.

De nombreuses assistances à la conduite permettent déjà de rouler en files, de se garer, de suivre une voie sur autoroute à partir du marquage au sol, en tenant compte de la vitesse programmée et de la présence d’un autre véhicule vous précédant. Cette première étape de conduite « sans les mains » est presque franchie, si l’on se réfère, par exemple, à la dernière Mercedes Classe E.

Avant de voir la prophétie d’une voiture totalement autonome (c’est-à-dire « sans les yeux ») se réaliser, il aura fallu trouver un cadre juridique adéquat. Dans cette affaire, il faut bien dire que la question de la responsabilité en cas d’accident est loin d’être réglée. Qui pourra assumer les conséquences du décès du piéton qui aura été fauché sur un passage protégé peu signalé ? Pourra-t-on incriminer le constructeur, le fournisseur de la technologie embarquée, le conducteur qui a laissé la main au véhicule ou les pouvoirs publics seuls responsables de la politique des transports ?

Vaste débat, encore bien loin d’être tranché aujourd’hui ! Mais demain ?

Projetons-nous d’un bond en 2020.

Je dois me rendre à mon bureau sur les bords du Rhône à Saint Fons, alors que j’habite sur les hauts de Fourvière. Je commande la sortie du parking de mon auto, à partir de mon smartphone.

La voilà qui arrive à mes pieds, la portière s’ouvre. Je m’installe. Par commande vocale j’indique la destination et, bien calé dans un fauteuil club, je peux découvrir les actualités sur ma tablette et faire le point sur mes rendez-vous de la journée. Tout se passe au mieux. L’assistant virtuel m’indique que je devrais valider un ravitaillement en hydrogène liquide avant d’avoir parcouru 200 kilomètres. Il m’en propose d’ailleurs un que je zappe, pour le moment. Je me moque des encombrements lyonnais et j’arrive à la concession Starterre, tout à fait en forme pour une journée de travail connecté avec les nombreux clients, qui souhaitent bénéficier de notre expertise.

Comme je dois les rassurer sur la fiabilité de nos propositions, je vulgarise à leur intention le processus technique qui prévaut pour les voitures autonomes proposées à la vente.

Bien évidemment, le positionnement satellite très précis constitue un premier paramètre indispensable et l’intelligence artificielle, tenue de vérifier tout ce qui environne ma voiture, s’appuie sur ce que les scientifiques ont baptisé : la triple redondance. En effet, des caméras vidéo lisent la route (panneaux, marquage au sol, obstacles), des radars de diverses portées sont chargés de la détection des obstacles, alors que des scanners laser bouclent l’interprétation, pour éviter toute erreur d’appréciation des deux précédents systèmes.

En revenant en 2016, il est facile de dresser un inventaire des diverses réticences qui peuvent nous habiter à la perspective de voir s’implanter ces voitures autonomes dans le paysage automobile.

Certes, si nous devrions y gagner en temps libre personnel et en abaissement du niveau de stress, il est sans doute difficile d’accepter d’être en permanence suivi et de penser que Big Brother connaîtra tous vos déplacements, et pourra révéler, à qui de droit, vos destinations sans aucune défaillance ou omission. Là aussi, la redondance fonctionnera. Entre le balisage de votre smartphone, de vos empreintes de paiement électronique et de vos trajets, vous serez alors suivi à la trace quasiment en permanence. De fait, vous n’aurez pas le choix, à moins d’opter pour une vie d’ermite. Mais bon, vous avez encore au moins quatre années pour vous y préparer.

Pour achever notre tableau prospectif et souligner la crédibilité de notre propos, précisons que la voiture de Google, véritable voiture robot, a déjà obtenu les autorisations américaines pour évoluer librement.

voiture autonome Google

Alors, 2020 c’est presque demain ! Préparez-vous !

Alain Monnot

Photos : constructeurs

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