C’est bien un au revoir officiel que Renault a fait le 6 juillet dernier à l’une de ses gammes phares, la Laguna. Regroupant trois générations de berlines familiales depuis janvier 1994, la Laguna remplaçait elle-même la Renault 21.
Aujourd’hui, il appartient à la nouvelle gamme sortie sous le nom « Talisman » de prendre le relais. Si le constructeur fut amené à prendre cette décision, c’est pour parer les difficultés rencontrées en termes de fiabilité avec la deuxième version de la Laguna, difficultés ayant quelque peu entaché les ventes de la troisième et dernière génération de cette gamme, à hauteur de 345 000 exemplaires contre 1,4 million pour la première génération.
Fort de ce constat, la marque a conclu qu’il était primordial non seulement de sortir un nouveau modèle, mais en outre de changer son nom. C’est dans ce cadre que la Talisman devra remplacer la Laguna de manière définitive. Ce nom renvoie, en l’occurrence, au concept-car initialement lancé en 2001 (Samsung SM7) et au premier modèle de Talisman présenté en Chine en 2012 lors du Salon de Pékin.
L’objectif de cette démarche consistera à :
- Renforcer sa présence sur le marché des voitures haut-de-gamme, sachant qu’il a été annoncé, en parallèle, deux nouveaux modèles que sont le SUV Renault Kadjar et la prochaine Renault Megane,
- Toucher plus vigoureusement le marché chinois, très friand de ce type de berlines.
La production de la Nouvelle Renault Talisman sera assurée par l’usine de Douai, et non plus à Sandouville, comme cela était le cas pour tous les modèles de luxe jusqu’à présent.
C’est en direct du château de Chantilly que la Nouvelle Renault Talisman a été dévoilée le lundi 6 juillet dernier aux alentours de 14 heures 30
Accueilli par Margot Laffite, journaliste de Canal+, Carlos Ghosn, PDG de Renault, présente la Renault Talisman comme une « voiture confortable et spacieuse », avant que ne soient mises en scène quatre Renault Talisman, longeant le canal du château de Chantilly pour rejoindre la scène.
Le premier argument avancé fut de rappeler que la Talisman a non seulement été développée en France, mais qu’elle sera aussi produite en France ! Par ailleurs, elle est qualifiée, par le directeur du style, Laurens van den Acker, d’élégante et « puissante en style ».
D’autres atouts, ainsi que ses différentes informations techniques, sont également mis en avant :
- une identité visuelle reconnaissable même à l’arrière du véhicule,
- un châssis 4Control,
- un système grand écran tactile Multi-Sense,
- 5 motorisations,
- des feux arrière XXL.
Au-delà de son arrivée prévue pour la fin de l’année, il a également été annoncé que la version break de la Talisman (ou Talisman Estate) serait présentée au mois de septembre. Lors de cette présentation, la Talisman a été exposée sous toutes ses coutures, notamment à travers la vidéo officielle de lancement du véhicule. On retiendra, par exemple, l’abandon du hayon pour un vrai coffre, véritable marque de fabrique de la Laguna.
Si cette présentation officielle a été claire et explicite, Renault l’exposera mi-septembre lors du Salon de Francfort et profitera de cette occasion pour dévoiler la version break de la Talisman.
C’est au cœur d’une nouvelle stratégie offensive que Renault place aujourd’hui son nouveau modèle, dans le cadre d’un trio d’attaque de l’entrée haut de gamme, Espace V, Kadjar et Talisman.
Cette nouvelle berline doit tout d’abord contribuer non seulement à faire oublier le dernier échec de la Laguna III et de la Latitude face aux résultats écrasants des SUV, mais aussi de redorer le blason du constructeur français. Pour ce faire, il se fonde sur un modèle inspiré des gammes germaniques et nippones. Profil équilibré, flancs musclés, long capot… Autant d’éléments qui sont mis en avant pour permettre à Renault de se positionner sur le marché des véhicules haut de gamme. Le constructeur automobile va jusqu’à abandonner le hayon pour un coffre classique suffisamment spacieux. La Talisman, pour répondre au segment des grandes berlines, s’étend de 15 cm et s’élargit de 6 cm.
Si sa commercialisation est prévue à partir de la fin du mois de novembre en France, accompagnée ensuite par sa déclinaison break au cours de l’année 2016, la lancée de la Talisman n’est pas anodine face à une concurrence accrue, tant en Europe qu’en Asie. Rappelons qu’en Corée, la Samsung SM7 porte déjà le nom Talisman. De même, en Europe, il faudra compter sur la place importante occupée par les marques premium, ainsi que par celles des constructeurs généralistes : relooking de la Peugeot 508, Opel Insigna, nouvelle génération de Mondeo et de Passat… et tout ceci dans un segment en régression.
De plus, cette offensive s’inscrit dans un marché européen dans lequel la berline est moins prisée des Européens qui lui préfèrent depuis quelque temps les SUV et autres crossovers. Ainsi, les ventes de berlines sont passées en Europe de 80 % en 1995 à 51 % en 2014. L’enjeu sera d’autant plus complexe que le marché de l’entrée haut de gamme fait l’objet d’un certain monopole de la part des véhicules allemands, comme avec les Mercedes Classe C et Classe E, Audi A4 et A6 et les BMW Série 3 et Série 5.
Mais tout ceci ne décourage pas le constructeur français qui, au-delà des caractéristiques techniques de la Talisman, a choisi un nom international pour lui permettre de concrétiser son projet d’extension au-delà de l’Europe, en particulier en Chine et en Corée.
4,85 m de long, 1,87 m de large et 1,46 m de haut, telles sont les dimensions de la Talisman qui peut déclamer son statut de grande berline, aux côtés de ses concurrentes allemandes.
Côté design, son capot allongé et la mise en valeur du losange vertical ont pour effet de dynamiser sa silhouette et d’afficher sa nouvelle identité. Celle-ci se voit renforcer à travers des feux de jour en forme de C et des jantes de 16 à 19 pouces. Le tout sera proposé selon 10 teintes de carrosserie, soit 9 teintes métallisées et 1 teinte opaque blanc.
Plus légère que la Renault Espace 5, mais aussi que ses concurrentes, la Talisman annonce un poids de 1 459 kg, ainsi qu’une consommation moins élevée. Le coffre, quant à lui, offre une capacité largement exemplaire sur le segment avec un volume de 608 litres.
Sous le capot, l’offre se fondera sur cinq motorisations :
- deux motorisations Essence (Energy TCe 150 et Energy TCe 200), couplées à une boîte automatique EDC à 7 vitesses et à double embrayage
- trois motorisations Diesel (Energy dCi 110, Energy dCi 130 et bloc Energy dCi 160), respectivement associées à une boîte manuelle à 6 vitesses ou une boîte automatique.
Parmi les équipements proposés, on retrouve la tablette connectée Renault R-Link 2 (7 pouces en format paysage ou 8,7 pouces en format portrait), un système audio Bose accompagné de 13 haut-parleurs, dont deux pour les graves. La berline sera déclinée en cinq niveaux de finition (Life, Zen, Business, Intense et Initiale Paris). En fonction du niveau sélectionné, la Talisman pourra disposer par exemple de sièges chauffants et massants, de phares 100 % Full-LED, d’alerte de franchissement de ligne, etc.
La commercialisation de la Talisman est prévue pour la fin de l’année 2015, tandis que la version break, dénommée Talisman Estate, devrait être présentée au Salon de Francfort au mois de septembre, pour une déclinaison au printemps 2016. Le prix estimé approcherait les 27 000 euros pour la berline et 29 000 euros pour le break.
Crédit photo : Renault
